vendredi 28 octobre 2011

Cap sur l’étonnant satisfecit du ministre burundais de la Sécurité



La population burundaise a beau décrier à longueur de journées les exactions de la police dont les membres ont toujours la gâchette facile, rien ne semble émouvoir Le général Alain Guillaume Bunyoni, ministre burundais de la sécurité publique. Il reste étonnamment serein et curieusement content du travail abattu par le corps de sécurité, en particulier durant les trois derniers mois de cette année. Pourtant, les statistiques (qui sont têtues par essence) prouvent que la même période aura été la plus horrible de l’année en cours, au vu des actes d’assassinats enregistrés et mis au dos de la police que ledit général commande au premier chef. Massacres de Gatumba avec, à la clé, une demi-centaine de tués (la police y serait pour quelque chose !), mitraillage des étudiants surpris en plein sommeil au campus Mutanga, arrestation, enlèvement, séquestration et lynchage extrajudiciaires de plusieurs militants/combattants du FNL d’Agathon Rwasa, etc. Les cas sont légion mais le ministre Alain Guillaume Bunyoni préfère fermée obstinément les yeux devant cette réalité qui crève les yeux. Contre vents et marrées, il se dit hyper satisfait du travail accompli.
Il l’a dit et redit ce 26 octobre 2011, dans le cadre d’une conférence de presse qu’il a animée à Bujumbura. L’heure était au bilan, pour lui. Un bilan qu’il s’est engagé à présenter tous les trois mois. «Nous sommes satisfaits du travail réalisé ces trois derniers mois sur le plan de la sécurité : 598 dossiers ont été traités et envoyés dans différents parquets du Burundi. Il s’agit des dossiers portant sur des assassinats, des vols à main armée, du trafic des stupéfiants et du viol, ensuite, 10 groupes de bandits ont été démantelés et 61 fusils, 78 grenades, 35.000 munitions et 4 bombes ont été saisis par la police dans différentes provinces du pays et plus particulièrement dans Bujumbura rural », a-t-il indiqué. Parlant du récent incident survenu au campus universitaire de Mutanga et qui a entraîne la mort de deux étudiants, le ministre ne s’empêche pas d’accuser ouvertement les étudiants : «Les deux étudiants de l’université du Burundi ne seraient pas morts si leurs camarades n’avaient pas attaqué nos policiers et volé un de nos fusils», a-t-il eu le culot de déclarer.
Bujumbura le 27 octobre 11 (SurviT-Banguka)

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